Tout cela n'est qu'un jeu

La société est un jeu. J'avoue qu'il n'est pas très drôle, du moins pas hyper souvent. Et en plus, pas pour tout le monde et surtout pas tout le temps. Un jeu, comme qui dirait, plutôt bof... Mais bon, un jeu où chacun de nous est un joueur ou une joueuse (ou un je ne sais quoi entre les deux, notre époque étant très confuse).

Et bien sûr, qui dit jeu dit règles du jeu. Mais ici, ces règles sont particulières et tout à fait uniques pour un jeu de société car elles présentent trois caractéristiques assez... colossales. Les voici : 1. Les règles ne sont pas établies à l'avance : elles changent et évoluent pendant la partie. 2. Certaines personnes peuvent créer, modifier voire supprimer des règles ; mais la majorité, les autres, ne le peuvent pas. 3. Enfin on ne peut pas jouer à un autre jeu, ni quitter la partie (enfin si... mais c'est un peu extrême).

Dans le Capitalisme avec un grand "C", ces trois règles principales s'appliquent totalement et, en plus, sont accompagnées d'un nombre incomensurable de sous-règles que l'on nomme, vous l'aurez compris, les lois, les décrets et autres ordonnances. Ces normes sont écrites avec beaucoup d'ironie quand on sait qu'elles représentent plus de 40 millions de mots et que l'une d'elle dit "nul n'est censé ignorer la loi". Aaaaaaah (grande lassitude). Enfin le Capitalisme et son toujours gros "C" possède en plus une caractéristique propre à une catégorie spécifique de jeux : il est compétitif. C'est-à-dire qu'on ne peut pas tous gagner : il faut des perdants pour qu'il y ait des gagnants.

Tout cela étant dit, voici maintenant les règles du jeu, totales et exhaustives, d'une société entièrement organique. Notez que contrairement à ses prédécesseurs, l'économie organique ne présente pas les trois règles fondamentales, c'est-à-dire que : 1. Les règles sont très limitées et cette base suffit. Bon, pour le moment, elles vont surement encore un peu bouger, mais grosso-modo, vous avez compris. 2. Personne ne peut modifier les règles de base. Mais toutes les citoyennes et tous les citoyens peuvent créer, modifier ou supprimer des sous-règles. 3. Chacun est libre de changer de jeu (voir le chapitre Propriété).

Chapitre I - Le citoyen

Dans toutes les définitions ci-dessous, citoyen est le terme générique qui regroupe tout individu (homme, femme, enfant) qui s'intègre dans une économie organique.
Il n'y a aucune condition pour être citoyen : aucun droit du sol, aucune faculté mentale ou technique, rien que d'être un être humain. Cette limitation pourra être élargie dès lors qu'un animal développera la faculté de commercer ou qu'un extra-terrestre débarquera sur terre.
Le citoyen est une personne physique.
Le citoyen est définie, techniquement, par un nom de son choix et par un identifiant unique (une série de chiffres).

Chapitre II - La monnaie

Dualité de la monnaie

La monnaie organique se divise en deux monnaies : une monnaie citoyenne et une monnaie d'investissement. Il n'est pas possible de n'utiliser qu'une seule des deux et de faire fi de l'autre, elles sont indissociables. Comme le beurre et le demi-sel.
Lors de la création du compte d'un citoyen, celui-ci ce voit attribué 3 comptes :
- un compte de monnaie citoyenne ;
- un compte de monnaie d'investissement ;
- et un livret d'expérience économique.
Ces trois éléments sont initialement à zéro.
Un citoyen ne peut avoir qu'un seul compte de chaque. Pas un de plus. Et pas un de moins d'ailleurs.

Monnaie citoyenne

Chaque jour, le citoyen obtient une quantité de monnaie citoyenne (Q) calculée selon son expérience économique (E) :
- Q = E^(1/3) + 1 (Oui, on fait des maths, mais c'est parce qu'on fait un truc concret là !)
La monnaie citoyenne est la monnaie d'usage : elle permet à chaque citoyen et citoyenne d'acheter ses biens de consommation (pain, poulet, voiture, aspirateur, etc).
Le citoyen peut dépenser sa monnaie citoyenne auprès de tout citoyen et de tout écosystème.
Le citoyen peut engager une portion de sa monnaie citoyenne auprès d'autres citoyens et/ou d'écosystèmes (voir engagement).
Chaque unité de monnaie citoyenne a une durée de vie de 30 jours.
Il va sans dire que les unités de monnaie citoyenne les plus anciennes doivent être dépensées avant les autres.
Toute unité de monnaie citoyenne non dépensée qui arrive a échéance des 30 jours de vie est immédiatement versée sur l'expérience économique de son propriétaire. Pas de gaspillage.

Pour mieux comprendre => Monnaie citoyenne

Monnaie d'investissement

Chaque jour, le citoyen obtient une quantité de monnaie d'investissement (Q) calculée selon son expérience économique (E) :
- Q = E^(1/3) + 1 (Oui, c'est la même formule de calcul que pour la première, c'est facile à retenir).
La monnaie d'investissement doit être investie par les citoyens dans un ou plusieurs écosystèmes. La monnaie d'investissement ne peut pas être utilisée comme monnaie d'usage, elle ne peut pas servir à acheter un bien, quel qu'il soit.
La monnaie d'investissement a une durée de vie de 1 (un) jour.
L'investissement se fait uniquement par engagements de six mois minimum (voir engagement).
L'ensemble des monnaies d'investissement reçues par un écosystème devient de la monnaie citoyenne que l'écosystème peut alors dépenser pour son fonctionnement.
Comme celle du citoyen, la monnaie citoyenne d'un écosystème a une durée de vie de 30 jours.
Le citoyen distribue sa monnaie d'investissement comme bon lui semble, en un seul écosystème ou en plusieurs.

Pour mieux comprendre => Monnaie d'investissement

Expérience économique

À la création du compte d'un citoyen, son expérience économique est de zéro.
À chaque fois que le citoyen reçoit de la monnaie de la part d'un citoyen (lui-même y compris) ou d'un écosystème, il l'ajoute à son expérience économique.
La quantité de monnaie dans l'expérience économique d'un citoyen est inalterable. Elle ne peut pas descendre, être ponctionnée ni aliénée.
L'expérience économique peut stagner ou croître, mais jamais baisser.
Les quantités de monnaie citoyenne et de monnaie d'investissement sont calculées selon la quantité de monnaie totale présente dans l'expérience économique à l'instant du calcul.
La formule de calcul est la suivante, pour rappel :
- Q = E^(1/3) + 1
- où Q est la quantité de monnaie citoyenne et de monnaie d'investissement générées quotidiennement ;
- et E le montant de l'expérience économique.

Pour mieux comprendre => Expérience économique

Chapitre III - Entreprendre

Écosystème

Un écosystème est une structure morale.
L'écosystème est la seule forme morale possible en économie organique. Pas d'entreprise, pas d'association, pas de structure étatique : des écosystèmes !
N'importe quel citoyen ou groupe de citoyens peut, à tout moment, créer un écosystème.
Un écosystème se définit par un nom et un identifiant (une série de chiffres).
L'écosystème est la seule structure qui puisse recevoir la monnaie d'investissement des citoyens.
La monnaie d'investissement reçue de la part des citoyens par l'écosystème (sous forme d'engagements d'au moins six mois) devient de la monnaie citoyenne et a une durée de vie de 30 jours.
La monnaie d'investissement reçue de la part des citoyens est la seule et unique forme de trésorerie qu'un écosystème puisse avoir. Point de profit mes amis.
Un écosystème ne peut pas stocker la monnaie citoyenne reçue via le paiement de citoyens.
Toute monnaie citoyenne directement reçue par un écosystème est immédiatement tranferée dans le salaire des citoyens qui y sont acteurs (voir Salaire des acteurs ci-dessous).

Pour mieux comprendre => Écosystème

Rôles des citoyens

Il existe 3 rôles pour un citoyen dans un écosystème :
Un citoyen peut avoir un ou plusieurs de ces rôles au sein d'un ou plusieurs écosystèmes. Sans limite.
Plusieurs citoyens peuvent avoir les mêmes rôles au sein du même écosystème.
Il ne peut pas y avoir zéro administrateur dans un écosystème, il doit obligatoirement y en avoir au moins un. Sinon, ce serait comme avoir perdu son mot de passe ou ses clés :X
Tout citoyen faisant parti de l'écosystème y tient obligatoirement au moins le rôle d'acteur. Ainsi, l'administrateur est forcément aussi acteur.
Il peut y avoir zéro payeur dans un écosystème. Pas de souci.

Pour mieux comprendre => Administrateur, Payeur, Acteur

Salaire des acteurs

Lors de son affiliation à l'écosystème, l'acteur se voit attribuer :
- un ratio : un nombre entier supérieur ou égal à zéro ;
- et une position : son ordre d'arrivée dans l'écosystème.
Lorsque l'écosystème reçoit une unité de monnaie citoyenne, il la transfert à l'acteur dans la position en cours puis passe à la position suivante.
Si tous les acteurs ont reçu autant d'unités, la position repasse au premier acteur et le transfert continue.
Si un acteur a son ratio déjà atteint alors que d'autres ne l'ont pas (ratio supérieur), il passe son tour jusqu'à ce que tous les ratios aient été remplis.
Une fois tous les ratios complétés, la distribution des unités de monnaie suivantes reprend le même schéma.

Pour mieux comprendre => Salaire

Chapitre IV - Propriété du sol

Contrairement aux précédentes, cette partie ne peut pas être mise en place tout de suite dans notre monde capitaliste. À défaut de cela, elle reste une cible, une inspiration pour le moment où une bascule potentielle nous permettra de changer encore plus profondément notre société.

Usufruit

Un citoyen, une citoyenne n'est pas propriétaire d'un bien immobilier, ni d'un terrain ni de quoi que ce soit qui s'en approche.
Un citoyen ne peut posséder que des objets matériels, mais pas de bien immateriel ni de portion de terre.
Pour habiter un lieu, un citoyen se porte usufruitier d'une parcelle.
Un citoyen usufruitier paye un loyer au clocher auquel il s'est rattaché.

Clocher

Un clocher est un écosystème.
N'importe quel citoyen dont la parcelle est rattachée à un clocher peut y être acteur, même pour un ratio de zéro, afin de pouvoir y participer.
Un clocher est dans l'obligation d'accepter qu'un citoyen rattaché soit acteur du clocher.
Les loyers payés par les citoyens rattachés à un clocher vont directement dans le salaire des acteurs du clocher.

La zone des clochers :

Un clocher administre des parcelles physiques qui doivent toutes être contigües.
Un clocher doit administrer au moins trois parcelles différentes.
Un citoyen ou un groupe de citoyens dont la parcelle se trouve à la frontière de deux zones de clochers différents peut choisir de changer de clocher parmi ces deux là.
La zone d'administration d'un clocher est donc mouvante : elle peut grandir et rapetisser.
N'importe quel groupe de citoyens usufruitiers de trois parcelles contigües peuvent créer un nouveau clocher et y être rattaché.
Si une zone de clocher devient non contigüe suite à une séparation de groupe ou si un clocher se retrouve avec seulement deux parcelles habitées, les citoyens de la zone doivent choisir entre :
- Créer un nouveau clocher (s'ils sont sur au moins trois parcelles contigües).
- Se rattacher à un des clochers dont la zone est contigüe avec leurs parcelles.
Un clocher est dans l'obligation d'accepter un citoyen ou groupe de citoyens à devenir usufruitier si celui-ci en éprouve le besoin, qu'il est en capacité de payer le loyer et qu'une parcelle habitable est disponible.
Les missions des acteurs du clocher sont les suivantes :
- Enregistrer les arrivées et les départs des citoyens usufruitiers.
- Entretenir les parcelles non habitables (qui sont donc communes).
- Organiser en toute neutralité la politique de la zone administrée.

Pour mieux comprendre => Clocher

Chapitre V - La loi et la justice

On n'en est pas encore là. Ce sujet reste pour savoir qu'il va falloir l'approfondir.

Règles du jeu complètes