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La monnaie, ou d'une certaine manière ce qu'on appelle l'économie a existé en même temps que l'humain, ou quasiment. Mais qu'ont représenté depuis des millénaires les différentes monnaies qui se sont succédées, comment ont-elles évolué et comment se sont-elles améliorées ?

Le début de l'histoire

Depuis l'invention de l'humanité, les relations sociales ayant fait partie du package, le troc est également apparu. Et donc, tranquillement, à la bonne franquette, il y a des milliers d'années, nous échangions gentiment quelques chèvres contre un joli collier ou une magnifique Ferrari. Bref nous faisions du troc ! Celui-ci a pour lui d'être bien pratique parce qu'on échange ce dont on a besoin contre ce que l'on a en trop. Mais qu'arrive-t-il si j'ai besoin d'un sandwich, alors que celui ou celle qui fait des sandwichs n'a pas besoin de mes chèvres ?

Non, je ne mangerai pas mes chèvres, n'essayez pas de tricher !

Et bien c'est là qu'apparaît le commerce triangulaire : j'échange mes chèvres contre des patins à glace, puis j'échange les patins contre mon sandwich. Et non, vous n'avez pas rêvé, je me suis bien fait enfler !

Mais mettons que ce sandwich était vraiment délicieux.

Malheureusement, se trimballer des chèvres à tout bout de champs, ça peut vite être broutant. C'est alors qu'apparaissent, c'est au pluriel parce qu'il y en a eu beaucoup, partout et à peu près en même temps : les monnaies.

De la pierre, du sel (d'où viendra le "salaire"), de l'ambre, des pierres précieuses, des lingots de métal, mais aussi du grain de blé ou de poivre, des fèves de cacao, des feuilles de tabac, des peaux de bêtes (oh non, mes chèvres !), de la morue séchée, des feuilles de thé, et même des coquillages.

Et puis vint le métal : l'or (extrait du fleuve Pactole, c'est marrant non ?), l'argent, le bronze, utilisés seuls ou mélangés entre eux. Mélange inventé par un gars nommé Crésus en 650 avant J-C. Quand même hein, qu'est-ce qu'on en apprend dans cet article ! Ou comme dirait Kronk : "Oh oui, tous les éléments se recollent".

Et ces métaux eurent de nombreux noms qui se succédèrent suite à trop d'inflation ou à l'abandon par disparition lente. Nous passâmes par le sesterce, le denier, l'aureus, le solidus, le sol, le sou, le nomisma, le besant, la sceattas, le dinar, la livre, l'obole, le florin, etc. Ça en fait...

Le début des orfèvres

Nous en sommes au début du 17ème siècle, je l'ai faite rapide. Et maintenant les orfèvres se mettent à stocker les éléments précieux en échange d'un certificat de valeur. Donc j'y amène ma Ferrari en échange d'un certificat qui assure que j'ai déposé pour valeur d'une Ferrari chez l'orfèvre. Et à ce moment-là, si je veux acheter un autre sandwich, je peux aller retirer ma Ferrari pour ensuite l'échanger contre ce fameux sandwich, mais je peux également directement donner le certificat au vendeur de sandwich, si celui-ci est d'accord. Et bien sûr qu'il est d'accord, parce qu'il sait que les orfèvres sont fiables. D'autant plus qu'à l'époque, les Ferraries sont plutôt rares !

Mais les choses empirent. Parce que les orfèvres se rendent compte que plus personne ne retire ses dépôts et que tout tourne avec des certificats (appelons ça des billets, tiens, ce sera plus simple). Et ça fait pas mal d'argent qui dort... Donc ils se disent qu'ils pourraient tout à fait donner des billets contre des titres de dettes. Malins, dans tous les sens du terme.

Ainsi nous nous retrouvons avec plus de monnaie en route que d'or dans les stocks. Nous ne sommes qu'en 1665 et ça sent déjà le foin.

Après ça, tout devient très compliqué : comme nous n'arrivons pas à prononcer Thaler, nous créons le Dollar (prononcer "tollar" ça sonne mieux) et tout le bazar que vient mettre l'or dans tout ça avec son extraction massive au 19ème siècle, je ne vous dis pas.

Quoi qu'il arrive, chaque monnaie finit par péricliter à cause d'une récession, d'une inflation ou d'un étalon or qui fait défaut. Ah, cet étalon or... Il semble qu'il ne serve qu'à rendre ceux qui sont en situation difficile : pauvres ; et ceux pour qui ça va bien : riches.

Seulement à partir de 1971, nous ne nous basons plus sur l'or. Et non ! Donc à partir de là, les banques peuvent créer de la monnaie, comme ça, en tapant sur l'ordinateur "+1000$" et paf ! C'est ce qui se passe quand vous faites un prêt à la banque.

Vous voulez 3000€ ? Pas de souci, les voici. Clic.

Malgré cela, nous gagnons encore en complexité...

Je vous épargne les dernières années et les transactions à haute fréquence qui font que la finance est maintenant gérée par des algorithmes informatiques qui, soyez-en sûrs, n'ont pas été développés avec l'option "éthique".

Les dernières "inventions" monétaires

Reste le Bitcoin et ses cousines crypto monnaies. Là, il y a une évolution. L'énorme nouveauté ici, c'est la décentralisation de la monnaie. Il n'y a plus d'autorité centrale. Personne n'a le pouvoir sur notre argent : il ne peut pas être bloqué ou confisqué. C'est la cryptographie qui assure la conformité des échanges.

La technique s'est donc nettement améliorée, c'est amusant, mais bien inutile. En effet, d'une part il faut nuancer cette avancée, car l'impact sur la planète en terme de consommation électrique et donc d'émissions de gaz à effet de serre est loin d'être négligeable et, d'autre part, le fond est resté le même : le bitcoin est basé sur le fonctionnement de l'extraction de l'or et de sa raréfaction avec le temps. Or nous avons bien vu que ça ne fonctionnait pas. Cela reste toujours une monnaie qui pousse à accumuler et dont la valeur fluctue selon des paramètres arbitraires. Les outils changent, mais l'histoire reste la même.

Alors faisons une pause là-dessus : au final, l'objectif de toutes ces monnaies, c'est de simplifier le troc, n'est-ce pas ? Donc plutôt que d'avoir mes deux chèvres et ma Ferrari qui me suivent partout, je préfère avoir un petit porte monnaie qui me permet, en plus, d'acheter au détail. Ou même une carte bleue, à la limite. Alors pourquoi faut-il ajouter derrière tout ça, un "bordel sans nom" qui fait que personne, à part peut être quelques spécialistes, et encore, n'est capable de saisir dans son ensemble le système financier d'aujourd'hui.

Beaucoup de bruit, mais rien de neuf

Nous avons réussi, à partir d'un problème très simple, à créer une solution emplie de complexité. Une solution qui n'a en rien évolué depuis le sesterce jusqu'à l'euro.

Toutes les monnaies, depuis des milliers d'années à aujourd'hui, sont capitalistes.

Par définition, le capitalisme est plutôt un mode "récent". C'est un modèle économique qui se base sur les détenteurs de capitaux (les pétés de thune) et la propriété privée (parce que les pétés de thune peuvent tout s'acheter, mais pas les travailleurs). Or, selon moi, nous pouvons généraliser comme ceci :

Une société est capitaliste si elle repose sur une monnaie capitaliste. À savoir, une monnaie que l'on peut accumuler à l'infini en quantité et en temps.

Ça veut dire que, mis à part les usages de produits consommables (sel, fèves de cacao, feuilles de thé), toutes les monnaies de toute l'histoire de l'humanité ont été et sont encore aujourd'hui capitalistes. L'Euro est capitaliste, tout autant que le Bitcoin, le sesterce ou l'or.

Sauf que les monnaies capitalistes cultivent la peur du manque. Cette panique qui nous oblige à constamment vouloir gagner plus, mettre de côté, avoir de l'épargne au maximum pour être absolument certains que nous pourrons encore répondre à nos besoins fondamentaux demain.

Mais nous ne sommes pas, ou du moins plus, dans une société de manque. Nous sommes capables de nourrir et de loger toute l'humanité sans aucun souci. Il suffit de voir, à titre d'exemple, le milliard de tonnes de nourriture qui passe de la production à la poubelle sans passer par un estomac chaque année dans le monde. Nous n'avons plus besoin de cette peur pour assurer notre survie.

Qui plus est, dans tous les domaines, nous arrivons à créer une telle production dans un climat mondial concurrentiel. Alors imaginez un peu ce que cela donnerait si nous étions plutôt en collaboration.

C'est là que l'économie organique entre en jeu. Elle semble être la première théorie économique qui fonctionne différemment. Différemment des autres et précédentes monnaies, mais pas différemment de la Nature elle-même. Si je vous payais en eau, que vous la buviez, vous ne pourriez pas payer avec cette eau à nouveau. Ce serait dégoûtant ! Dans la Nature, tout évolue, tout se transforme, tout est flux. Dans la Nature, l'accumulation apporte toujours des contraintes et la fructification ne peut avoir lieu sans diversité.

Or la Nature a une expérience infiniment plus grande que nous pour répondre à tous ces problèmes. Elle le fait depuis des millions d'années, soit bien avant que nous ne nous y mettions, même bien avant que nous existions. Alors il est grand temps de nous inspirer d'elle pour cet outil commun de monnaie d'échange qui répond en fait à un problème simplissime. Il est temps de quitter le capitalisme et de passer à l'économie organique.

Allez, bisous. Gus

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